Aujourd'hui bien maîtrisée, cette opération permet de retrouver rapidement une vie normale quand on souffre de polyarthrite rhumatoïde ou d'une arthrose de l'articulation de la hanche. Explications et conseils des spécialistes.

Chaque année, plus de 100 000 personnes se font opérer pour une prothèse de hanche. Des candidats à la prothèse qui ne sont pas exclusivement des personnes âgées. Au service orthopédique de l'hôpital européen Georges Pompidou (HEGP), à Paris, les patients opérés ont certes plus de 65 ans dans plus de la moitié des cas, mais l'âge varie de 22 à 96 ans. une affection comme la polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire qui attaque le cartilage, peut en effet affecter des personnes très jeunes.
Cependant, la principale indication est généralement une arthrose de l'articulation de la hanche (coxarthrose), qui concerne 2 à 4 % de la population à partir de 50 ans. Elle se traduit par une boiterie, avec des douleurs continues, voire aiguës du côté de la hanche malade. A un certain stade la coxarthrose peut devenir réellement handicapante et limiter la mobilité.
Dans tous les cas, la pose de la prothèse permettra non seulement de supprimer la douleur, mais aussi de donner au patient une seconde jeunesse.
Des gens pour qui marcher était douloureux depuis des années, qui utilisaient des cannes se remettent à marcher normalement, quasiment du jour au lendemain.
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C'est le patient qui décide du bon moment pour opérer
Cette intervention, pratiquée depuis les années 1960, est en effet bien maîtrisée. Depuis, des progrès ont été réalisés tant au niveau des techniques opératoires, des matériaux, des fixations utilisées que du dessin des prothèses elles-mêmes.
Une prothèse de hanche bien posée est oubliée. Cela ne signifie pas pour autant que l'intervention est anodine. Comme tout acte chirurgical important, la décision de se faire opérer doit être bien pesée. C'est pourquoi le travail des chirurgiens consiste d'abord à évaluer la gêne du patient et à lui demander s'il ne voit pas d'autres alternatives. Non seulement à cause des risques inhérents à tout type d'intervention chirurgicale, mais également en raison du caractère irréversible de cette opération.
Ainsi, le recours à la prothèse sera conseillé quand la gêne ou la douleur ont des répercussions sociales, professionnelles ou familiales trop importantes et que les autres traitements, comme la prise d'anti-inflammatoires, sont devenus sans effet. Le fait de boiter, par exemple, interdit non seulement certaines activités, mais a aussi un fort impact sur l'image de soi.
La durée de vie d'une prothèse est en général de 15 à 20 ans. C'est pour- quoi, chez les personnes jeunes, il est recommandé de retarder cette opération autant que possible, jusqu'au jour où la gêne devient trop insupportable. À l'inverse, des patients qui ont beaucoup repoussé l'intervention regrettent parfois de ne pas l'avoir fait plus tôt et d'avoir enduré des douleurs et des restrictions d'activité qu'ils auraient pu éviter.
La rééducation est indispensable
Une fois la décision prise, il faut vérifier que le patient n'est porteur d'aucune éventuelle infection. Il doit procéder ainsi à des analyses d'urine pour contrôler l'absence de bactéries et consulter un dentiste pour dépister une éventuelle infection dentaire. L'objectif est de limiter au maximum le risque d'infection de la prothèse.

Celle-ci étant un corps étranger, elle peut en effet constituer un terrain de développement des bactéries qui seraient présentes dans le sang.
Bien que très rare, puisqu'elle concerne moins de 1 % des patients opérés, l'infection est une complication grave qui peut provoquer un descellement de la prothèse et nécessiter une nouvelle opération pour aseptiser l'implant et parfois le changer.
C'est pourquoi, même après l'opération, il faudra toujours rester vigilant et traiter précocement les infections (carie, angine. ..) par la prise d'antibiotiques adaptés. Ainsi, les patients devront systématiquement signaler qu'ils sont porteurs d'une prothèse de hanche à chaque visite médicale.
Combien de temps dure l’opération ?
L'opération elle-même est assez rapide et dure généralement de deux à trois heures. Le malade reste ensuite entre six et huit jours à l'hôpital, puis devra suivre entre deux et quatre semaines de rééducation pour réapprendre les gestes de la vie quotidienne.
Cette rééducation est indispensable pour éviter la luxation (déboîtement de la prothèse), une complication qui risque surtout de survenir dans les trois premiers mois suivant l'intervention. La luxation est provoquée par la combinaison de trois mouvements : tourner le genou vers l'intérieur, lever le genou et tourner le buste. Des gestes que nous effectuons chaque jour sans nous en rendre compte, en laçant nos chaussures, en nous accroupissant pour ramasser un objet ou en montant dans une voiture.
Selon certains avis, le risque de luxation disparaît complètement après les trois premiers mois. Mais d'autres recommandent de continuer à éviter ces mouvements à risque.
Après l'opération, on peut tout faire… avec modération
Hormis ces précautions, il sera donc possible de reprendre rapidement une vie normale et même des activités sportives.
D'après la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (Sofcot),
"rien n'est formellement interdit. Une personne ayant bénéficié de la mise en place d'une prothèse peut courir, faire du vélo, nager... à condition d'avoir déjà pratiqué ces activités avant l'opération. Il faut toutefois être plus modéré dans sa pratique, pondérer ses passions".
Les sports intensifs, comme la préparation au marathon, ou violents, comme les sports de combat, sont vigoureusement déconseillés, car ils peuvent accélérer l'usure de l'implant.
A l'inverse, il est conseillé de rester actif pour garder une bonne densité osseuse et réduire le risque de descellement. La marche, la natation ou le vélo sont les sports les plus recommandés par les médecins.
Dernière précaution, même si elle se fait oublier, la prothèse a besoin d'être régulièrement surveillée. En moyenne, une radiographie tous les deux ans suffira à s'assurer que tout est en bon état.
Bonjour. Je dois faire cette intervention ; dans 15 jours (prothèse de la hanche) – j’ai hésité un peu au départ ; car je pratique la marche nordique ; je suis assez sportive et je souhaite le rester je crains d être immobiliser après ; et pour combien de temps c est ma crainte; merci d avoir prit le temps de me lire.