Cette technique pour traiter les tumeurs a évolué et les effets secondaires sont moins importants qu'avant. Mais ils existent et ils sont plus ou moins lourds selon les cas. Nos conseils pour atténuer les conséquences des séances de rayons.
En 2017, près de 175.000 personnes atteintes d'un cancer étaient traitées par une radiothérapie. Elle est utilisée soit seule, soit en association avec la chirurgie et/ou la chimiothérapie.
L'objectif de la radiothérapie est de détruire les cellules tumorales grâce aux rayons, en essayant d'épargner au maximum les tissus sains proches de la tumeur. On traite aujourd'hui des zones de manière plus précise qu'il y a dix ans, avec des effets secondaires beaucoup moins importants.
Il existe différents types de radiothérapie. Dans la radiothérapie externe (la plus fréquente), les rayons sont concentrés vers la tumeur à partir d'une source située à distance du malade. Dans la curiethérapie, parfois appelée brachythérapie (utilisée pour le cancer de la prostate), les rayonnements sont émis à partir d'implants radioactifs qui ont été introduits dans l'organe à traiter.
Les cures de radiothérapie externe durent habituellement entre six et huit semaines, à raison d'une séance quotidienne (cinq jours sur sept). Les effets secondaires surviennent toujours avec un décalage. Ils apparaissent généralement à partir de la troisième ou de la quatrième semaine de traitement. Mais ils peuvent perdurer encore un mois après l'arrêt du traitement constate certains médecins. Tout se passe comme si la zone traitée, accumulant les doses de rayons, ne s'exprimait qu'à partir d'un certain seuil.
Donc, pas de panique si, les séances terminées, certains effets secondaires persistent. Chacun réagit différemment, car chaque cancer est spécifique et le traitement que vous recevez est adapté à votre situation personnelle.
Ces effets indésirables sont très variables selon les zones traitées. Vous pouvez les éviter ou les atténuer en adoptant très tôt les conseils qui suivent.
Sommaire
La peau est irritable
Elle est la conséquence de toute radiothérapie externe, les rayons traversant la peau pour atteindre la zone malade.
Au bout de trois à quatre semaines, la peau devient rouge, sèche et gonflée. Elle peut démanger et progressivement brunir. La coloration normale de la peau revient habituellement deux à quatre mois après l'arrêt du traitement.

En attendant, pour la toilette quotidienne, il est recommandé d'utiliser simplement de l'eau et un savon au pH neutre (savon de Marseille). Évitez l'eau trop chaude, les serviettes trop rêches pour vous essuyer. Épongez doucement, et osez même vous servir du sèche-cheveux (en position froid) pour les zones fragiles (plis sous les seins, toilette intime).
Sur la zone traitée, bannissez les crèmes hydratantes parfumées (alcoolisées et donc irritantes), celles à base de plantes (risque d'allergie), ou encore les déodorants et autres crèmes épilatoires.
Les crèmes type Biafine ont longtemps été conseillées, mais ne le sont plus. Demandez conseil à votre médecin.
Choisissez des vêtements amples, en coton. En cas de radiothérapie pour un cancer du sein, évitez les soutiens-gorge avec armatures.
Enfin, fuyez le soleil au cours du traitement et au moins pendant un an après la fin des rayons.
Utilisez par la suite des crèmes de protection totale. La piscine est, elle aussi, déconseillée.
Fatigue ou anxiété ?
La plupart des patients ressentent la fatigue de manière plus ou moins forte.
Elle n'est pas directement liée à la radiothérapie.
Ses causes sont ailleurs : dans la maladie elle-même, dans les éventuels troubles digestifs liés à une radiothérapie abdominale. Elle peut être due à l'anxiété, au contrecoup d'une opération ou d’une chimiothérapie. La fatigue est aussi liée à la répétition des déplacements pour venir aux séances de radiothérapie.
En tout cas, il ne faut pas hésiter à en parler avec l'équipe soignante pour trouver avec elle une solution adaptée.
Un conseil : évitez de trop en faire, ménagez-vous et faites des siestes dans la journée.
Si vous manquez d'appétit
La perte d'appétit est fréquente... surtout si la radiothérapie concerne l'appareil digestif, la gorge ou la bouche (difficulté pour avaler, baisse du goût...). Mieux vaut multiplier les petites collations dans la journée et varier au maximum vos menus. Privilégiez surtout les aliments que vous aimez.
Bouche sèche et difficultés à avaler

C'est l'une des complications les plus difficiles à éviter en cas d'irradiation de la bouche. Les rayons atteignent directement les glandes salivaires (situées sous le plancher buccal et au niveau des joues), qui secrètent alors moins de salive. Malheureusement, il n'existe pas de solution miracle pour pallier ce problème. Buvez beaucoup d'eau, mangez des sorbets et des glaces.
Bref, pensez à hydrater votre bouche. L'utilisation de chewing-gum est une astuce pratique pour vous permettre de saliver. Ne faites aucun bain de bouche sans avoir demandé, au préalable, l'avis de votre médecin.
Une très bonne hygiène dentaire est essentielle, avec un brossage régulier (hydropulseur plus efficace que les brosses manuelles) et un dentifrice fluoré.
D'ailleurs, avant le début des séances de radiothérapie, le médecin prescrira le port de gouttières fluorées. Il s'agit de petits rectangles de résine à imprégner de fluor et adaptés aux dimensions de votre bouche par un prothésiste dentaire. Le contact direct du fluor avec les dents prévient l'apparition des caries.
Des troubles sexuels
Ce sujet reste toujours le grand tabou. Ces problèmes peuvent concerner les radiothérapies pour les cancers de l'utérus, de la prostate...
Souvent, les malades n'en parlent pas et les médecins n'abordent pas la question car, pour eux, la priorité est ailleurs. Pourtant, il ne faut pas hésiter à rompre le silence. Les associations de malades, particulièrement à l'écoute, peuvent vous aider.
Nausées et vomissements
Ces symptômes sont plus courants en cas d'irradiation abdominale. Depuis quelques années, de nouveaux médicaments très puissants permettent de mieux supporter ces manifestations. Ces médicaments sont d'autant plus efficaces qu'ils sont pris précocement, dès les premiers troubles.
Il arrive que les cheveux tombent
Les cheveux ne tombent qu'en cas d'irradiation sur le crâne. Les cheveux fragilisés tombent, mais repousseront généralement.
Contrairement à la chimiothérapie, où la chute est le plus souvent totale, la perte de cheveux est ici localisée sur la zone irradiée. Ils peuvent repousser de manière inégale et sont moins épais.
Conseil : Pour masquer les endroits clairsemés, vous pouvez modifier votre coiffure. Prenez conseil auprès de votre coiffeur, ou bien choisissez momentanément un turban ou un bonnet. N'hésitez pas à en parler avec d'autres malades.
LIGUE NATIONALE CONTRE LE CANCER
Tél : 0 800 940 939
UNICANCER :
Tél : 01 44 23 04 04